Le CPE est un enfant légitime de la mondialisation ultra-libérale appliquée
avec zèle par nos gouvernants. En effet, l'OMC, le FMI et l'OGCS veulent
rapidement tout libéraliser, pour mieux exploiter les pays pauvres et
mettre à genoux les peuples développés, en les privant progressivement
des droits du travail, de la protection sociale et des services publics,
insupportables subsistances de l'Etat providence qui freinent le profit
financier. Ca peut marcher, sauf si le peuple de France se dresse, pour
donner l'envie d'une autre mondialisation. N'est-ce pas son rôle historique
?
Le CPE devait arriver. Il est bien dans la logique de régression sociale
organisée par la plupart des gouvernements ultra-libéraux et sociaux-démocrates
des pays développés qui "s'adaptent" à la mondialisation. Parfois, recherche,
innovation et créativité retardent un peu l'hémorragie des emplois, des
salaires et des délocalisations. Mais la plupart des Nations développées
bradent leur recherche fondamentale et s'en remettent au privé. Qui ne
travaille que pour l'argent immédiat (voir les OGM), sauf cas particulier
pour certaines multinationales qui voient loin…
C'est donc bien la mondialisation qui induit en France le CPE, la "réforme"
des retraites, de la santé et autres dispositions régressives que l'on
nomme improprement "réformes", par volonté dialectique délibérée pour
séduire et tromper le peuple. La "fatalité" des délocalisations et le
chômage induit par "une main-d'œuvre trop chère" ne permettant pas de
maintenir le niveau des revenus et du social… hélas. On connaît bien tous
ces refrains. On compatirait presque.
Un renard libre dans un poulailler libre
Finalement, les choses sont assez simples à comprendre: le CPE est un
enfant légitime de la mondialisation. Tout comme la "vraie-fausse Constitution
Européenne" prônant une concurrence libre …et particulièrement faussée
et la très actuelle directive Bolkestein. Après la première "mondialisation
heureuse", celle de l'esclavagisme et de la colonisation, une deuxième
mondialisation s'est organisée méthodiquement depuis les années 1990,
suite à l'effondrement des systèmes oppresseurs "dits socialistes", tigres
de papier mais épouvantails du capitalisme financier qui prenait ses précautions
…sociales.
Avec la complicité active des régimes autoritaires des pays pauvres et
l'aide des meilleurs théoriciens de l'ultra-libéralisme (Milton Friedman,
Friedrich von Hayek, Pascal Salin en France…), le système financier international
a vu une opportunité fantastique de faire des fortunes en utilisant à
bon marché la main d'œuvre de ces pauvres pays. On y installe alors des
usines et ateliers pour fabriquer très bon marché ce qui a été conçu dans
les pays riches. Reste à faire consommer cette production dans les pays
pouvant l'acheter. Il faut donc "libéraliser" les échanges, "rendre sa
liberté au commerce", "combattre le protectionnisme", affublé soudain
de tous les maux. Que de subtilités dialectiques, pour séduire les peuples
et les faire bien voter …ou s'abstenir si possible.
Les principaux Clubs ultra-libéraux (Davos, Trilatérale, Cercle de Bilderberg
pour les plus connus) qui donnent les ordres à leurs affidés qui gouvernent,
ont alors imaginé l'OMC, le FMI et l'AGCS pour libéraliser le commerce
mondial par une concurrence ultra faussée, basée sur les différentiels
salariaux, sociaux et fiscaux entre pays du monde. On fabrique chez les
pauvres en délocalisant et on vend chez les riches sans droits de douane,
OMC oblige. De plus et grâce au FMI, on tiendra en respect les pays fragiles
ou en voie de réel développement, en imposant des cures d'austérité à
leur population et en privatisant leurs services publics. Libéralisons,
privatisons, pour que les mieux placés et autres privilégiés s'enrichissent
…avant de faire la charité au reste de la population qui sera donc soumise
et obligée. C'est la politique du renard libre dans un poulailler libre.
Appliquée, si besoin, avec l'aide de quelques dictateurs, régimes autoritaires
aux ordres ou autres élections truquées.
Chômage structurel soigneusement entretenu
Reste le "problème" des pays développés. Comment les soumettre ? Comment
réduire les salaires, la protection sociale, privatiser les services publics
pour faire un maximum de profits financiers …sans tout délocaliser ? Tout
de même… Dans un premier temps, il faudra limiter les ambitions salariales
et sociales grâce à un chômage structurel soigneusement entretenu par
le NAIRU (voir sur moteurs de recherche Internet - critère de niveau de
chômage minimum pour empêcher l'inflation et les revendications sociales).
Pour la France et malgré les "efforts ininterrompus et méritoires" de
tous nos gouvernants, selon la formule consacrée, le critère de chômage
minimum est fixé autour de 10 %. Japon 3 %, USA 6 %, Italie 11 %, Belgique
12 %, Espagne 19 % (estimations NAIRU, selon la structure du pays, par
l'OCDE, 1997). Il existe donc une relation de cause à effet (courbe de
Phillips) entre le niveau du chômage …et les variations des salaires et
l'inflation ! Si l'on veut augmenter les profits financiers, éviter leur
érosion par l'inflation et l'augmentation des salaires, il faut donc un
chômage minimum de pesanteur, révélé par le NAIRU. La BCE applique consciencieusement
tous ces critères. Arrêtons donc de croire que le plein emploi est l'objectif
de nos gouvernants et décideurs !
Dans un deuxième temps, on estime que le niveau des salaires et de la
protection sociale ne seront plus tenables pour les pays riches, avec
cette "diable de fatalité" (sourire entendu) qu'est la mondialisation.
Il faut donc s'adapter, être raisonnable et accepter des conditions d'emploi
et de salaires compatibles avec la "compétitivité" des entreprises qui,
ne l'oublions pas, doivent fournir un rendement de 9 à 15 % à leurs actionnaires
et autres fonds de pension (ce qui n'empêche pas la faillite de ces derniers
par manipulation) ! Sinon, il faudra "dégraisser", restructurer… voire
délocaliser, c'est à dire déménager à l'étranger s'il le faut, comme tout
bon royaliste de 1793. L'amour de la patrie a quand même ses limites !
Le "gâteau" de la protection sociale n'étant pas extensible dit-on, pour
cause de cotisations basées sur la masse salariale qui stagne (ou régresse
avec chômage et exonérations) et non sur la production nette qui croît
(elle doublera entre 2002 et 2040), "il faut bien accepter, à regret",
une réduction du niveau des retraites et des remboursements de santé et
autres. Et si l'on n'est pas content, le privé est là pour compléter,
en payant …si l'on peut. Les Restaurants du Cœur ont de beaux jours devant
eux…
Cet insupportable droit au travail
Quant aux salariés, s'ils veulent d'un emploi, il faut bien "qu'ils s'adaptent
mieux aux besoins véritables des entreprises" et qu'ils acceptent salaires
et conditions de travail compatibles avec "les nécessités de la concurrence"
…et de la mondialisation. "On n'y peux rien, la mondialisation est une
fatalité…" Sinon, faut bien délocaliser, "pour tenir…". Tenir quoi ? Et
l'on voit alors se développer le travail au noir, les petits boulots,
le temps partiel, la flexibilité de la caissière qui revient trois fois
par jour à son poste du supermarché, les salaires précaires sans espoir
de progression, les CDD à répétition, l'intérim …l'amertume, la résignation
puis le désespoir. Parfois la colère destructrice. Autant institutionnaliser
la précarité pour libérer les entreprises des charges salariales quand
elles le souhaitent. Et la peur du renvoi immédiat pour le salarié, ça
le calmera. C'est donc le CNE et le CPE en France. Leurs équivalents se
préparent en Allemagne.
Nos gouvernants essaient donc d'appliquer, sinon à la lettre, du moins
dans l'esprit, les ordres de travail des dirigeants mondiaux ultra-libéraux
qui ont organisé la mondialisation et créé les outils redoutablement efficaces
contre les peuples que sont l'OMC, le FMI et l'AGCS. Le CPE n'est donc
pas un incident de parcours ou une maladresse de notre Premier Ministre.
Il a d'ailleurs repris de manière très opportuniste une idée de Monsieur
Sarkozy qui aurait dû être appliquée dans la foulée des présidentielles
de 2007, en cas de succès.
CPE et CNE sont donc des outils bien pensés et réfléchis pour faire baisser
le coût du travail, organiser une précarité synonyme de peur et de soumission
du salarié, et créer une brèche décisive dans cet édifice insupportable
pour les ultra-libéraux qu'est de Doit du Travail, édifié par un siècle
de luttes sociales. Ces mesures sont également encouragées par la coordination
des politiques Européennes élaborées par les 25 états lors des sommets
et impulsées par la Commission qui "prend ses ordres" auprès de l'Européan
Round Table, club très influent des dirigeants des multinationales, actuellement
animé par Monsieur Ernest-Antoine Seillières, président de l'UNICE (patronat
européen).
Mettre les peuples développés à genoux
Il se confirme donc qu'après une période de réserve et de préparation,
les organisateurs de la mondialisation décident d'attaquer de front les
revenus, protections sociales et services publics des pays développés.
Le caractère déloyal et complètement faussé de la "concurrence libre"
organisée par l'OMS et l'OGCS devrait parvenir à mettre les peuples développés
à genoux, puisque les différentiels salariaux, sociaux et fiscaux deviendront
vite intenables pour les entreprises et salariés de ces pays. Ils devront
accepter, de gré ou de force, une précarisation du travail et un dumping
social qui les rendra dociles et jetables. Le CPE en est un bel exemple,
tout comme la directive Bolkestein pour le dumping social interne à l'Europe.
Au nom de la compétitivité et de la croissance au bénéfice des privilégiés,
la population devra accepter les intolérables inégalités croissantes que
connaissent actuellement les Etats Unis, la Grande-Bretagne et les anciens
pays du bloc de l'Est. Inégalités, privilèges et paupérisation des peuples
qui provoquent l'explosion de la délinquance, de la prostitution et des
trafics en tous genres, qui "rend nécessaire" la fameuse politique du
tout sécuritaire, avec milices privées à profusion et incarcérations record
en % de la population, tant souhaitée par certains politiques français
de droite et d'extrême droite.
La France, berceau des droits de l'homme, ne peut tolérer les conséquences
de cette mondialisation destructrice pour son peuple. Elle ne peut tolérer
ces signes d'un destin régressif que sont le CNE et de CPE. Elle ne peut
accepter qu'un Parlement non représentatif du peuple, du fait d'un système
électoral inique qui donne 60 % des sièges à 18 % des suffrages exprimés,
alors que 16 % de ces suffrages n'ont aucun représentant, même s'il s'agit
du Front National, vote des lois de retour au servage, en début du 21ème
siècle. Le CPE constitue la mesure qui fait déborder le vase de la patience
démocratique. Le sens profond de cette Loi a bien été compris par les
étudiants et salariés qui refusent ce néo-esclavagisme de la condition
humaine, pour les plus fragiles de notre société: les salariés du privé
et les jeunes sortant des études sans qualification ou sans expérience.
Merci aux manifestants et à leurs organisations représentatives pour leur
lucidité.
Les fondamentaux de la République sociale
Maintenant, il faut aller plus loin. Les décideurs de la mondialisation
sont déterminés, patients. L'ensemble du peuple doit se lever, calmement,
solennellement, pour exiger l'abrogation du CPE et du CNE, exiger une
politique progressiste et humaniste pour le peuple français. Refuser les
conséquences d'une mondialisation organisée par des néo-esclavagistes
et néo-colonialistes qui devraient être incarcérés comme délinquants de
haut vol, au lieu d'être reçus avec tous les égards dans les palais, par
leurs affidés politiques. Exiger un retour aux fondamentaux de notre République,
c'est à dire Liberté, Egalité et Fraternité, devise applicable d'ailleurs
à tous les peuples de la planète.
"Allons, enfants de la Patrie", manifestons pour que la France redevienne
la France ! Que notre jeunesse demeure attentive: l'avenir vient de loin.
La grande Révolution Française, les combats pour la liberté et les conquêtes
sociales du 20ème siècle ont su démontrer que la paix et la liberté sont
conditionnées par le progrès social, la recherche pacifique, l'égalité
et la fraternité. A son tour, la jeunesse doit préparer l'avenir pour
améliorer encore la condition humaine. Jamais les possibilités de la science
et de l'économie n'ont été aussi grandes pour que tous les hommes soient
heureux sur cette planète.
A l'heure de cette mondialisation destructrice, la deuxième en quelques
siècles, le peuple de France a rendez-vous avec l'histoire. Une fois de
plus. Bien que méprisé par tous les médias ultra-libéraux du monde, comme
au 29 mai 2005 et sans évoquer 1789, il sera observé attentivement par
les autres peuples d'Europe et du Monde, avec des éclairs d'espoir dans
le regard. L'espoir d'une troisième mondialisation, humaniste, où une
économie sociale de marché régulée par les états démocratiques sera enfin
au service de l'homme, de la coopération et de la paix. A l'exact opposé
de la mondialisation actuelle. des salaires, des cotisations sociales
et des impôts.
|